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La musique qui adoucit les moeurs

Mon cri pour toi de Micheline Duffcri

Un bon jour, Madame Piano qui donne des cours en privé décide de faire du bénévolat dans un centre de détention alors qu’elle n’a aucune idée de ce qui l’attend. Ce qu’elle y découvre la surprend car plus que des méchants, ce sont surtout des écorchés cachant de profondes blessures qu’elle rencontre. Elle s’attache à eux et au fil du temps, le piano devient un prétexte et parfois un accessoire tant les hommes ont besoin de se confier, de partager. Elle est particulièrement touchée par l’histoire d’un de ses élèves : Christian. Dans ce roman, elle a choisi de lui prêter sa voix. Il s’agit d’un condamné à vie qui purge sa peine dans le même pénitencier que son père. Il lui a un jour révélé qu’il avait un cri qu’il ne parvenait pas à faire sortir, bloqué au fond de sa gorge. Se prenant d'amitié pour lui, elle décidera d'écrire son histoire. L’auteure nous présente aussi ce milieu méconnu et mystérieux qui n’est pas que ce que l’on entend aux nouvelles. Par la même occasion, elle nous fait rencontrer d’autres prisonniers et en profite pour faire tomber nos préjugés et soulever les tabous.

Bien qu’il s’agisse d’un roman, on ne peut s’empêcher d’essayer de distinguer le romancé du réel car elle a elle-même avoué qu’il y avait du vrai et du vécu dans ce roman. On sent que l’auteur maitrise bien son sujet et qu’elle sait de quoi elle parle et ça augmente définitivement notre plaisir de lecture. Sa vision nous démontre clairement que la vie dans un pénitencier n’est absolument pas ce qu’on imagine. Que les gens qui s’y retrouvent ne sont pas que des gros durs insensibles et irrécupérables. Mme Duff parvient à nous prouver qu’ils sont, comme nous, le fruit de leur parcours de vie et que certains d’entre eux commencent leur existence avec 3 prises avant même d’avoir joué le jeu de la vie.

Mais ce qui m’a le plus touchée c’est l’utilisation de la musique comme outil d’approche et de communication. On dit souvent que la musique adoucit les mœurs et ce roman en est vraiment la preuve. C’est touchant de lire que même un gros dur peut prendre plaisir à jouer du piano et surtout pleurer à l’écoute d’une pièce émouvante. Il en résulte donc un roman simple et sincère.

Mon seul bémol c’est que vers la fin on commence à avoir l’impression que l’intrigue devient un peu mielleuse, qu’il y a un peu trop de « au fond tout le monde il est beau et il est gentil » et on en vient à décrocher un peu. Autre désagrément : la couverture n’est vraiment pas tentante. Je ne comprends vraiment pas comment l’éditeur a pu choisir ces fleurs. Je suis perplexe car au premier regard j’ai presque pensé qu’il s’agissait d’un ouvrage de psycho-pop. Il me semble qu’il y aurait eu une infinité de couvertures possible beaucoup plus inspirantes et surtout reliées au thème abordé. Toutefois, comme je suis loin d’être spécialiste du sujet, je ne peux critiquer trop fort, seulement dire que personnellement c’est loin de m’avoir donné envie de découvrir ce titre et que si je l’avais vu en librairie sans connaitre le sujet réel, je ne l’aurais probablement pas acheté.

3.5/5

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