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Que de questions!

La gueule du loup de Nadia Gosselin

La gueule du loup, c’est un roman que j’ai découvert grâce à Cuné une lectrice du blog de mariage Mlle Dentelle qui avait du mal à le trouver en France et qui m’a proposé un petit échange, comme ceux que nous avons déjà fait souvent (j'ai d'ailleurs reçu plein de belles surprises dont je vous parlerai bientôt!). En bonne « copine-net », je me suis dévouée et me suis rendue dans « l’antre de toutes les tentations ». Évidemment, dès mon retour à la maison, je n’ai pu m’empêcher de feuilleter l’objet de sa convoitise et comme ledit roman me semblait tentant, je l’ai lu en vitesse avant de lui envoyer. Pour la grande vitesse de lecture, je n’ai pas eu à faire de gros efforts car c’est un roman qui m’a beaucoup plu, tout en me déroutant… Bon, trêve de blabla, je vais vous épargner le long monologue sur ma vie quotidienne et plutôt vous parler du livre.

La quatrième de couverture m’avait donné l’impression d’un roman un peu chick-lit. Première grosse surprise, il n’en est absolument rien! Mais je ne vous dirai pas ce que c’est réellement de peur de gâcher votre plaisir de découverte. En résumé, c’est l’histoire Loulou et Edy qui se sont connus via Internet. Lui habite en Belgique et elle le Québec. Ils ont une différence d’âge de près de 30 ans mais après des mois d’échanges et d’appels téléphoniques, ils se sentent si près l’un de l’autre que Loulou traverse l’océan pour aller retrouver son âme sœur pendant deux semaines. Mais, dès le premier regard à l’aéroport, son rêve s’effondre, jamais elle ne pourra être amoureuse de ce vieillard. Comble de malchance, comme c’est Edy qui a payé son billet d’avion, elle ne se sent pas le courage de repartir immédiatement. Quant à la suite, je ne peux que vous conseiller de la découvrir sous la plume de Nadia Gosselin.

Dès que la mise en place de l’intrigue s’est achevée, je n’ai pu m’empêcher d’être déstabilisée, secouée, intriguée et ébranlée par ma lecture. De façon très habile, l’auteure nous pousse dans nos retranchements et il est impossible de ne pas comparer la vision et la conception de l’amour de ses personnages avec la nôtre. On ne peut s’empêcher de se questionner. L’amour n’est-il pas plus qu’une question d’apparence ? Ne peut-on pas éviter le poids du regard des autres? Dans quelle mesure notre regard idéalise-t-il l’autre? L’auteure aborde aussi un thème qu’on ne voit pas très fréquemment dans les romans et qui pourtant prend de plus en plus d’ampleur : les relations amoureuses par Internet. Qui n’a jamais entendu d’histoires d’horreur à ce sujet? Qui ne s’est jamais raconté d’histoires en amour, en idéalisant l’autre. N’est-il pas encore plus facile de tomber dans ce piège d’idéalisation quand la seule image qu’on a de l’autre est ce qu’il a bien voulu nous laisser découvrir dans une correspondance enflammée? Internet amplifie-t-il l’effet « tout nouveau tout beau » si fréquent au début d’une relation amoureuse? Tout au long de ma lecture, je me suis questionnée, je me suis demandée si ce en quoi je croyais n’était pas que du vent ou de beaux sentiments?

C’est un roman qui offre définitivement beaucoup plus que ce qu’il laisse paraître à première vue. Je vous invite à le découvrir !

4/5

Guy St-Jean éditeur, août 2008, 162 pages.

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