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chezfrisette - Page 2

  • La musique qui adoucit les moeurs

    Mon cri pour toi de Micheline Duffcri

    Un bon jour, Madame Piano qui donne des cours en privé décide de faire du bénévolat dans un centre de détention alors qu’elle n’a aucune idée de ce qui l’attend. Ce qu’elle y découvre la surprend car plus que des méchants, ce sont surtout des écorchés cachant de profondes blessures qu’elle rencontre. Elle s’attache à eux et au fil du temps, le piano devient un prétexte et parfois un accessoire tant les hommes ont besoin de se confier, de partager. Elle est particulièrement touchée par l’histoire d’un de ses élèves : Christian. Dans ce roman, elle a choisi de lui prêter sa voix. Il s’agit d’un condamné à vie qui purge sa peine dans le même pénitencier que son père. Il lui a un jour révélé qu’il avait un cri qu’il ne parvenait pas à faire sortir, bloqué au fond de sa gorge. Se prenant d'amitié pour lui, elle décidera d'écrire son histoire. L’auteure nous présente aussi ce milieu méconnu et mystérieux qui n’est pas que ce que l’on entend aux nouvelles. Par la même occasion, elle nous fait rencontrer d’autres prisonniers et en profite pour faire tomber nos préjugés et soulever les tabous.

    Bien qu’il s’agisse d’un roman, on ne peut s’empêcher d’essayer de distinguer le romancé du réel car elle a elle-même avoué qu’il y avait du vrai et du vécu dans ce roman. On sent que l’auteur maitrise bien son sujet et qu’elle sait de quoi elle parle et ça augmente définitivement notre plaisir de lecture. Sa vision nous démontre clairement que la vie dans un pénitencier n’est absolument pas ce qu’on imagine. Que les gens qui s’y retrouvent ne sont pas que des gros durs insensibles et irrécupérables. Mme Duff parvient à nous prouver qu’ils sont, comme nous, le fruit de leur parcours de vie et que certains d’entre eux commencent leur existence avec 3 prises avant même d’avoir joué le jeu de la vie.

    Mais ce qui m’a le plus touchée c’est l’utilisation de la musique comme outil d’approche et de communication. On dit souvent que la musique adoucit les mœurs et ce roman en est vraiment la preuve. C’est touchant de lire que même un gros dur peut prendre plaisir à jouer du piano et surtout pleurer à l’écoute d’une pièce émouvante. Il en résulte donc un roman simple et sincère.

    Mon seul bémol c’est que vers la fin on commence à avoir l’impression que l’intrigue devient un peu mielleuse, qu’il y a un peu trop de « au fond tout le monde il est beau et il est gentil » et on en vient à décrocher un peu. Autre désagrément : la couverture n’est vraiment pas tentante. Je ne comprends vraiment pas comment l’éditeur a pu choisir ces fleurs. Je suis perplexe car au premier regard j’ai presque pensé qu’il s’agissait d’un ouvrage de psycho-pop. Il me semble qu’il y aurait eu une infinité de couvertures possible beaucoup plus inspirantes et surtout reliées au thème abordé. Toutefois, comme je suis loin d’être spécialiste du sujet, je ne peux critiquer trop fort, seulement dire que personnellement c’est loin de m’avoir donné envie de découvrir ce titre et que si je l’avais vu en librairie sans connaitre le sujet réel, je ne l’aurais probablement pas acheté.

    3.5/5

  • Georgia on my mind

    Angus, thongs and full-frontal snogging, Confessions of Georgia Nicholson de Louise

    Après que Karine et Cuné nous aient fait les éloges de cette série, je n’ai pas pu m’empêcher d’aller y jeter un coup d’œil et je suis très heureuse d’avoir cédé à leurs avis tentateurs! Ce roman est le premier tome d’une série que je compte bien poursuivre, du moins tant que l’envie sera là.

    C’est la vie de Georgia Nicholson, une adolescente de 14 ans vivant en Angleterre. Évidemment, comme la plupart des ados, elle a une nette tendance à l’exagération, tirant même vers la paranoïa, à propos de ses amours ou de ses envies et lubies du moment. Elle a aussi un regard à la fois lucide et humoristique sur son entourage. Bien sûr, avec un tel tempérament, le quotidien ne peut pas être ennuyant! Nous la suivrons donc au jour le jour, en compagnie de Angus-le-chat-rottweiler, ses amies pas plus équilibrées, son père qui veut aller vivre en Nouvelle-Zélande (et donc ruiner sa vie à elle) et sa petite sœur qui ne rate jamais aucune occasion de lui réserver une surprise.

    La plus grande force de ce roman réside dans son humour. Impossible de résister au ton mordant et incisif de Georgia. Impensable aussi de ne pas retrouver nos états d’âmes et inquiétudes d’adolescente tellement le sujet est intemporel et traité avec réalisme. Pendant ma lecture, jamais je ne me suis ennuyée et très souvent, je me suis surprise à éclater de rire.

    Ce fut vraiment une lecture très très agréable!

    Cuné en a dit : « on trouve dans ce premier tome ce qu'on est venu y chercher : l'outrance de l'adolescence, la fixation sur de minuscules détails et tout ce qui fait que cette période est un drame théâtral plein de fougue et de crises de larmes. »

    Et Karine dit : « Elle m'a vraiment fait rire avec ses plans de nègre, ses réflexions saugrenues et ses solutions complètement folles aux graaaandes misères quotidiennes d'une ado de 14 ans!! »

    4.5/5

    Harper Collins Publishers, 1999, 247 pages.

  • Si le bonheur (ou le malheur) se conjuguait

    Être d’Éric Simardetre.jpg

    Voici un recueil de nouvelles dont vous avez peut-être entendu parler ici et là sur la blogosphère québécoise. Les avis étaient d’ailleurs très positifs. C’est donc avec plaisir et enthousiasme que j’ai débuté la lecture de ce recueil de nouvelles d’un auteur que je ne connais que de nom même si je lis régulièrement ses carnets.

    Le recueil comporte une quinzaine de nouvelles qui ont toutes un verbe à l’infinitif comme titre et tous ces verbes sont reliés à l’existence, à « être ». J’ai d’ailleurs trouvé que le thème était plutôt bien trouvé. Il n’est pas toujours facile de trouver un fil conducteur entre les nouvelles d’un recueil mais cette fois, ça coulait tout seul.

    Par contre, j’ai été moins emballée par les nouvelles, ce qui se confirme par le fait que maintenant que le moment est venu de rédiger mon billet, j’ai oublié la grande majorité d’entre elles et que comble de malchance, je n’ai plus le recueil sous la main… Il y a bien quelques histoires que j’ai appréciées mais j’ai tout de même eu l’impression que plusieurs finissaient en queue de poisson, à moins que je n’aie pas compris où l’auteur voulait en venir ou l’émotion qu’il voulait nous transmettre. Pourtant, ce n’est pas parce que le style laisse à désirer, au contraire, la plume avait quelque chose. Mais malheureusement ce style ne m’a pas beaucoup touchée, malgré toutes les qualités de l’ouvrage.

    Le recueil est maintenant parti faire un tour en Europe et je vous laisse découvrir celles qui le liront et auront envie de vous en parler.